Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 21:33

fgouvernement_Number1_Pr_Ado_01062011.jpg Le premier gouvernement du Premier ministre SORO Guillaume constitué le 1er juin 2011 sous l'ère Ouattara ne répond pas aux exigences d'un gouvernement d'union nationale. Celui-ci, pour être authentique, se compose de personnalités issues de sensibilités différentes et mêmes antagonistes qui acceptent de se rassembler, et dans l'union de leurs intelligences, oeuvrent dans l'intérêt supérieur de la nation, sous l'autorité du Président de la République élu, reconnu par tous.C'est un gouvernement de 36 membres dont seulement 5 femmes. Ils viennent tous des partis membres du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), la coalition politique qui a porté Alassane Ouattara du RDR au pouvoir. Comme le Président élu, ils sont tous de sensibilité libérale et ont en commun la culture du chef largement partagée en Afrique et en Côte d'Ivoire en particulier. Un gouvernement homogène voire très lisse qui ne présage pas de débats contradictoires au sommet de l'Etat.

       Le Front populaire ivoirien (FPI) pouvait y introduire sa "différence" s'il n'avait pas ruiné son crédit moral dans l'exercice du pouvoir durant ces dix dernières années. Son refus de participer au gouvernement consécutif à son rejet de la main tendue n'est pas pour une fois, l'expression de son arrogance légendaire. Battu à l'élection présidentielle du 28 novembre 2010 puis vaincu militairement dans la guerre qu'il a imposée aux Ivoiriens dans sa tentative de confisquer le pouvoir, le FPI est dans la tourmente, sans ressort, sans repère et dénué d'idéal mobilisateur.Ce parti est malade et orphélin depuis que son chef Laurent Gbagbo a été capturé le 11 avril 2011 et placé en résidence surveillée à Korhogo(Nord) le 13 du même mois.

       Malgré les insuffisances imputables à sa composition, ce gouvernement possède des ressources pour surprendre les sceptiques. Les urgences du Président Alassane Ouattara sont entre les mains de ministres capables de relever les défis à eux posés. L'Emploi et la Solidarité sont érigés en un ministère d'Etat confié à Gilbert Kafana, un fidèle parmi les fidèles qui a appris à décoder le message mytique "ADO solutions". A l'Economie-Finances, Charles Diby Koffi est un rescapé qui a traversé les années Gbagbo en gardant sa réputation intacte chez les bailleurs de fonds multilatéraux. Au ministère stratégique des Mines du Pétrole et de l'Energie, Adama Toungara fait rêver avec son retour dans la "maison" qu'il a bâtie il y a de cela une trentaine d'années.  A ce secteur, qui, mieux que lui peut  apporter un supplément d'âme et surtout créer de nouveaux espaces conformes aux ambitions légitimes actuelles? A l'Agriculture, Mamadou Sangafowa Coulibaly n'est pas un parachuté. Il aura à prendre d'importantes réformes structurelles pour assurer au pays l'autosuffisance alimentaire tout en satisfaisant les nombreuses attentes des producteurs de cultures de rente. Il aura constamment à l'esprit que c'est dans ce secteur à haute intensité de risques que Gbagbo a dévoilé son incompétence à diriger le pays et commis les crimes économiques les plus spectaculaires ayant envoyé la Côte d'ivoire à l'hopital. Le ministre de l'agriculture doit surtout veiller sur le foncier rural, facteur de paix ou de guerre. Aux Infrastructures Economiques, le ministre Achi Patric reste dans le domaine où il s'est révélé aux ivoiriens qui savent maintenant qu'il a plusieurs cordes à son arc. Une femme, Mme Nyalé Kaba, a la lourde responsabilité de déployer sur le territoire national l'ambitieux programme de logement promis aux ivoirien par le candidat Alassane Ouattara. Elle doit prouver que le slogan de campagne "ADO solutions" n'est pas une imposture. Elles est très attendue au tournant, de même que Anne Désirée Ouloto en charge du département de la salubrité urbaine. Vivre propre même dans la pauvreté. Tel pourrait être le thème de sa campagne de sensibilisation.A elle de voir si la résurrection des brigades d'hygiène et de salubrité de l'époque coloniale qui inspectaient minutieusement les cours d'habitation et leurs devantures est opportune. Quelle que soit la méthode et les moyens qu'elle choisira pour rendre les villes propres, elle doit appliquer le principe qui veut que le pollueur paie. La Poste de Côte d'ivoire est très malade. Elle est dans un état comateux. Le ministre Bruno Nabagné Koné également en charge des TIC doit lui administrer un traitement de choc avec un seul objectif: ça passe ou ça casse. Quant au Ministère des Affaire Etrangères, son nouveau titulaire ne semble pas avoir les habits de l'emploi. Le choix de Daniel Kablan Duncan, excellent cadre rompu aux arcanes de la haute finance, ne peut échapper au souci d'une meilleure maîtrise du budget de la diplomatie ivoirienne ainsi que de la gestion rationnelle de son personnel. Alassane Ouattara ne représente t-il pas en tant que Président de la République, une vitrine rassurante à l'extérieur? A moins que la Tour administrative ne soit pour l'ancien premier ministre du Président Bédié l'anti-chambre de la Primature de demain. Encore faut-il que d'ici là, le PDCI reste fidèle à ses engagements au sein du RHDP et que Bédié continue de maîtriser ses troupes dont une partie crie son insatisfaction face non seulement au peu de places accordées au vieux parti dans le gouvernement, mais aussi à la mauvaise répartition géographique des huit postes ministériels qui lui sont consentis. Bédié est-il déjà l'otage des appétits de ses poulains? Et peut-il s'en sortir sans une concession majeure de son allié Alassane Ouattara? La stabilité gouvernementale  dépend des réponses à ces interrogations.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de SANGARE Abdoul Kader
  • : Toute l'actualité en Afrique de l'Ouest.
  • Contact

Recherche

Liens