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15 avril 2011 5 15 /04 /avril /2011 17:07

Les revendications corporatistes de l'armée du Faso sont de plus en plus bruyantes.Le pouvoir de Blaise compaoré est menacé. Le processus de déstabilisation est déclenché.

 

 

 

Non,l'Afrique de l'Ouest,malade de la Côte d'Ivoire, n'a pas besoin de ces bruits de bottes qui persistent depuis un mois à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso.

Dans la soirée du jeudi 14 Avril à 21h, des coups de feu en provenance du palais de Kossyam ont été entendus par les habitants de Ouaga. Un journaliste de l'AFP rapporte que le chef de l'Etat burkinabè Blaise Compaoré,confronté à une mutinerie de sa garde présidentielle, avait quitté la capitale pendant quelques heures, pour y revenir le vendredi 15 au matin.Il s'était retiré dans son village natal de Ziniaré.

Selon l'AFP, des dizaines de soldats du régiment présidentiel répartis dans deux casernes de la capitale,dont l'une dans l'enceinte de la résidence présidentielle, se sont mutinés jeudi soir pour protester contre le non- versement d'une prime de logement qui leur avait été promise.Ils sont descendus dans les rues en tirant en l'air, ont pillé de nombreux magasins en centre-ville et ont incendié le domicile du général Gilbert Diendiéré,chef d'Etat-major particulier de Blaise Compaoré. Plusieurs personnes, des civils, ont été "légèrement blessées" lors du saccage du domicile d'un des officiers. La mutinerie s'est ensuite étendue à trois autres casernes de Ouagadougou

 Comment ne pas rappeler que fin mars, des militaires en colère qui protestaient contre la condamnation et l'emprisonnement de certains de leurs camarades inculpés dans des affaires de moeurs et de viols, s'étaient emparés d'armes de guerre dans des garnisons de plusieurs villes dont Ouagadougou.

  Quelle fièvre subite s'est emparée de cette vaillante armée réputée pour sa discipline, sa rigueur,mais surtout pour son sens de la responsabilité qui l'a amenée plus d'une fois à se faire entendre et respecter dans l'arène politique. Comment ne pas rappeler à cet égard la date du 13 janvier 1966 où elle  sort des camps pour restaurer le pouvoir d'achat des travailleurs et la dignité du peuple face à la trahison du pouvoir d'alors qui, après avoir dilapidé les deniers publics, décide de réduire de 20% la masse salariale?A la demande du peuple en colère, le Commandant Sangoulé Lamizana,"le militaire le plus gradé dans le grade élevé" prit le pouvoir au nom de l'armée. Depuis cette date, la grande muette n'est plus restée indifférente à la politique, comme en  témoigne le parcours d'un certain capitaine Blaise Compaoré, parti le 4 août 1983 à la tête des militaires du Centre national d'entraînement commando (CNEC) de Pô, prennent d'assaut Ouagadougou,chassent le pouvoir des généraux et colonels,installent le pouvoir des capitaines chapeauté par un Conseil national de la révolution(CNR). La révolution mobilise grand monde mais rapidemant commence à dévorer ses petits. Le 15 octobre 1987, le capitaine Thomas Sankara, leader charismatique de la révolution burkinabè tombe dans une fusillade. S'ouvre alors devant le capitaine Blaise Compaoré son destin national. Le pouvoir lui revient. Il est le Président. Depuis 24 ans!

La grogne actuelle est-elle la manifestation d'une simple insatisfaction quant aux conditions de vie dans l'armée, ou la traduction d'un malaise plus profond prenant ses origines dans une quête politique en cours d'élaboration? La dernière hypothèse parait plus crédible quand on sait que la mutinerie couvrant la soirée du 14 avril et la journée du 15 avril est le fait de la troupe d'élite de l'armée burkinabè, celle qui assur la sécurité du Président de la République. Le temps aura t-elle raison de la longue histoire d'amour entre le beau Blaise et son armée,en particulier sa branche la plus choyée.Blaise doit décider vite et dans le bon sens. L'affaire est sans doute politique.

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