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24 août 2011 3 24 /08 /août /2011 13:37

DSC00138.jpg  Cette fois, "Radio cancan"avait raison. Mme le ministre de la Santé publique et de la lutte contre le sida est allée à la Pharmacie de la Santé Publique (PSP) se rendre compte qu'effectivement, les médicaments destinés aux hopitaux et autres structures de santé sont détournés par des agents de son département au grand dam des demandeurs de soins gratuits. Avant le constat officiel,des malades se sont vu réfoulés des CHU pour motif de ruptures de stocks. Toute chose qui a fait croire à l'opinion publique que le personnel de santé à tous les niveaux boycotte la gratuité des soins prônée par le Président Alassane Ouattara. Ici et là, on entend dire que la gratuité des soins ne les "arrange" pas. " Eux ne gagnent rien dans ça ". Il en est ainsi dans tous les secteurs. La lutte contre le racket "n'arrange " pas les policiers. "Ils ne gagnent rien dans ça". Lutter contre les barrages non autorisés? Tu parles! "Les FRCI ne gagnent rien dans ça", nourris qu'ils sont à la mamelle du racket et des extorsions de fonds. Mêmes les élèves et étudiants ont appris à conjuguer négativement  le verbe arranger. "Mr, il faut changer la note là; ça ne m'arrange pas". L'administration ivoirienne est lourde? La célérité souhaitée dans le traitement des dossiers "arrange" quels fonctionnaires, des plus haut placés aux plus humbles commis? Les habitudes sont tenaces. Sourtout les mauvaises. Quand le PDCI-RDA régnait, auréolé des attributs d'un parti - Etat, des expressions sont nées et ont prospéré gâce à la pratique des "grilleurs d'arachides" de ces temps là: "Parles bien"  "Ton français là est long", "Fais,nous fait". Quand le week-end s'annonce, les directeurs d'administrations sous tutelle défilent au cabinet pour "saluer le Ministre".Oui, il faut savoir "saluer" celui qui nomme. Au temps du parti unique et même plus tard sous le PDCI, les riches, les propriétaires des villas huppées de Cocody, Attoban etc....n'étaient pas des hommes d'affaires, mais bel et bien des fonctionnaires et agents de l'Etat, ces "grilleurs d'arachide", sangsues de l'Etat.

Dans cette ambiance de ripaille et d'indigestion gastronomique, Alassane Ouattara, alors Gouverneur de la BCEAO arrive, appelé par le Président Houphouet Boigny qui le nomme Premier ministre(une innovation dans le gouvernement ivoirien) en charge de mettre fin au désordre, à la gabégie, restaurer l'équilibre financier de l'Etat pour redonner à la Côte d'Ivoire les atouts pour un redécollage économique. Hormis "les négateurs patentés de l'évidence" expression favorite du Président Bédié, les Ivoiriens reconnaissent  que le Premier Ministre Alassane Ouattara a bien accompli la mission à lui confiée par le père de la Côte d'Ivoire moderne. Ce succès du Premier ministre Alassane Ouattara n'est pas isolé. Le Président Houphouet Boigny venait de faire la preuve que son régime était capable de s'auto-évaluer et prendre les mesures correctives pour avancer vers le progrès et le bien être des Ivoiriens.

 L'avènement du Front Populaire Ivoirien (FPI)au pouvoir avec l'élection de Laurent Gbagbo à la Présidence de la République en octobre 2000 marque le début d'un processus affligeant de "privatisation" de l'administration publique. Ainsi,chaque service publique devient pour les usagers un lieu de péage au profit du fonctionnaire qui y est affecté par l'Etat. Le service publique, c'est une plantation personnelle.

" Se servir et non servir ". Si tel est le dénominateur commun entre les "grilleurs d'arachides" du PDCI et les braqueurs de fonds du FPI, force est de reconnaître que les premiers nommés ont, dans leur infinie bonté, pensé à la Côte d'Ivoire à qui ils ont laissé en héritage les atouts d'un pays en voie d'émergence. Les seconds ne se sont pas contentés de griller les arachides à leur portée, ils ont volé les champs d'arachides.

Que peut faire le Président Alassane Ouattara avec une administration publique qui est devenue au fil des ans et des appétits égoistes une mare aux crocodiles? De 1990 à 1993, sous le parapluie atomique du Président Houphouet Bpoigny, il s'est offert les compétences d'un commando de hauts fonctionnaires issus de la BCEAO qui ont su valoriser les postes stratégiques. Mais la Côte d'Ivoire n'est pas un désert dans le domaine des ressouces humaines.Des cadres compétents, elle en regorge. Pourvu que l'homme qu'il faut soit mis à la place qu'il faut  sans considération politique, ethnique ou religieuse. Pourvu aussi que l'on maintienne activées les deux fonctions essentielles d'une administration qui se veut productive: le contrôle et la sanction.

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